On s’y attendait pas… Bis repetita

Bygmalion, financement occulte des partis politiques, campagne de Nicolas Sarkozy,… Bref que du bonheur… Après la démission ou limogeage de Cahuzac, d’Aquilino Morelle, maintenant la démission de Copé. La confiance est au zénith. Allez, tous ensemble, tous ensemble, vite, la tête dans le sable !

On est pas bien là ?
On est pas bien là ?

Description pièce 2

Rappel des règles. Pas de verbe. 500 mots. Oui… grosse galère.

Calme. Calme avant la tempête. Bureau. Open-space. Prise de risque. Ecriture de blog non autorisée. Tasse « London » devant mois. Vide. Plus de café. Café dégueulasse de la machine à faire du mauvais café. Cuillère dans la tasse. Pas de sucre, pas d’intérêt de la cuillère. Mais bon… Lunettes de soleil. Pas de soleil. Surtout à l’intérieur de la pièce. Gris. Temps parisien. Mois de mai pourtant. Candidat à ma gauche. Attente. Stress. Téléphone devant moi. Attente désespérée de sonnerie. Clignotements réguliers du combiné. Message en attente, mais pas de message. Bizarre. Informatique mystique. Table métallique, mais chaise plastique. Bureau un peu bordélique. Objets divers de bureaucrate bruxellois : une souris (pas une vivante), une trouilloteuse,  une agrafeuse, un carnet Moleskine, une montre CK datée un jour en retard, une veste en velours noire, une serviette (soit sacoche de travail) en cuir brun, des feuilles éparses avec notes encore plus éparses (artiste dans l’âme), une chemise bleue (soit dossier), plusieurs listes téléphoniques, des stylos de toutes les couleurs (feutre, bic, stabilo), un verre d’eau en plastique vide lui aussi, des publicités bizarres… Deux fois la même annonce :

« Maître CHARLES – MEDIUM VOYANT GUÉRISSEUR

LE PLUS GRAND MARABOUT DE PARIS

Plus de 30 ans d’expérience et une réputation au-delà des frontières.

Nul cas n’**** désespéré. J’*** toujours une solution. »

Domaines d’expertises variés. Polyvalent. Multi-tâches.

« Amour – Rencontre – Mariage – Fidélité –

Impuissance sexuelle – Retour de l’Amour –

Réussite aux examens – Permis de conduire –

Protection – Désenvoûtement – Ennemis –

Retour de la chance – Travail – Soutien aux entreprises

Attraction clientèle – Voyance pure. »

Maître CHARLES. Homme formidable. Écolo en plus.

« Ne pas **** sur la voie publique s.v.p. »

Pas de phrase longue. Mouais. Résultat : Fail déjà à mi-parcours.

marabout

Retour au boulot. «  Pause » travail.

Quelques heures plus tard…

Continuation de la description. Continuation, un vrai mot ?

Calme désormais. Départs en vacances. Plusieurs sac-à-dos et valises. Juste tapotage clavier irrégulier. Rideaux de fer fermés dans la salle d’à côté. Lumière éteinte. Moi, toujours là…

Verre d’eau désormais à moitié plein ou à moitié vide. Selon le point de vue. Accumulation plus importante de papiers à ma droite. Bordélique ou bosseur ? Injuste jugement. Plan de métro imprimé. Restaurant pour ce soir. L’esprit ailleurs, corps présent. Pas de téléportation possible.

Heure affichée 18h31.

En face, le monde extérieur. Enfants. Un pleurnichard, l’autre fort. Déjà une victime contre un prédateur. Vélo en cause. Pleurs, pleurs. Le pleurnichard, plus malin. Un atout : Maman. Gnagnagna le vélo. Bref le pleurnichard gentil, le fort méchant. Maman, pouvoir divin.

Scooters garés. Piaggio, couleur flamboyante. Vélo, selle en très mauvais état. Des passants. D’autres passants. Regards furtifs vers eux, non-regards vers moi. Plus rien. Encore la lumière du jour dans la cour d’immeuble. Grognements de pots d’échappement. Un homme grand, allure nonchalante, sac de courses à la main, petite tête et grandes jambes.

Fin de l’exercice. Un chewing-gum à la poubelle. Rideau.

On s’y attendait pas…

Le FN à 25 % aux élections européennes, on l’a pas vu venir…
Belle image de la France, les Unes des journaux étrangers se régalent : quelques retombées en ligne déjà ici
Est-ce qu’on blablate et on refait la même chose encore et encore ou on se bouge le derrière pour accoucher d’un nouveau modèle ?

On y voit pas bien clair, ah bon ?
On y voit pas bien clair, ah bon ?

Description pièce 1

Tentative d’écriture. Expérience littéraire. Description seule. Pas de verbe. Les objets autour de moi. Ambiance, atmosphère et sentiments. Phrases courtes. Pas de triche. Dur…

Dimanche après-midi. Un tee-shirt Batman. Mode pyjama. Détente. Sur le lit, les ours en peluche. iPad à la place d’une plume, signe des temps modernes. Ambiance studieuse dans la pièce : copine workalcoholic. Le jardin en face de nous. Le rire (et les cris) des enfants. Pièce lumineuse, une fenêtre ouverte dans la cuisine. Bordel organisé, moindre que ce matin, mais tout de même. Chaussettes, habits, sur les chaises, empilés, montagnes urbaines de la consommation. Regard porté de gauche à droite, cherchant des objets singuliers. Pas mes lunettes, vue mauvaise. Pas facile. Placard de monstruosités communément appelées « souvenirs ». Toutes les couleurs, toutes les formes, pour tous les (mauvais) goûts. Magazines divers oscillant entre revues semi-intellectuelles et journaux people. Pas des gens de culture, des gens « normaux ». Faim soudaine, envie de M&MS. Pause. Miam. Jaune, bleu, rouge, vert, un vrai délice. Toujours des cochonneries pour un cerveau poussif et un estomac grognon. Meuble imposant à ma gauche, la télévision sur son trône. Abreuvé d’images, devant l’autel, nouveaux usages de la prière. Des bougies, des vases, de la poterie, des boîtes à biscuits, touche féminine. Comics, BD, ma touche. Décoration pas passionnante : du blanc. Pas de tableau affiché, trop la flemme. Bug. Appli WordPress pas au point. Le compteur de mots. Pression. 233 mots. Pfff pour un roman, mal barré. Bug après bug. Appli de m*****. Pause, oui encore ! Gauffrettes au beurre. Deux, ok trois en réalité. Boulimique. Et un verre de lait. English-style.

Courage. Exercice très chiant. Pas de verbe. Comme Yoda ou Hulk… Pas d’échappatoire. Objectif : 500 mots. Cerveau fumant. Reprise de la description, malgré coupures indénombrables à cause de l’appli. Frustation. En face, table allongée, pas particulièrement belle, pas particulièrement moche. Dossiers, objets électroniques, bouteille d’eau en forme de Pastis 51. Fille concentrée ? À droite, un miroir vertical. Accrochés à la porte ouverte, une série de petits éléphants. Encore un souvenir… Petit meuble à rangement, tiroir ouvert. Un téléphone ne fonctionnant pas sur le dessus, des cartes postales, une photo avec des amis : un bon souvenir. À côté de moi, un bureau. Chaos sur le bureau : médicaments, lampe, feuilles, prospectus, heureusement la radio un peu de gueule. Dernière lumière du jour sur le parquet brillant, chants des oiseaux, le calme du dimanche avant la tempête de la semaine. Pas brillant ce premier essai. Deuxième tentative à l’extérieur. Total de mots : 411. #fail

#fail de monsieurpapillon
#fail de monsieurpapillon

Vas voter et fais pas chier

Bon je me sens obligé de dire quelques mots avant le vote. Personne n’a vraiment envie d’y aller. Alors les partis politiques vous exhortent à aller dans l’isoloir et mettre votre petite enveloppe dans l’urne. On vous culpabilise, voter est un devoir (en fait c’est d’abord un droit) et patati et patata. Si vous n’allez pas voter, les extrêmes vont passer et le FN sera content. Le plus drôle ou triste dans l’histoire est que Marine Le Pen mobilise son électorat exactement de la même manière : l’abstention c’est donner la victoire à l’UMPS (terminologie démago contractant UMP et PS et les renvoyant dos-à-dos). Alors que faire ? Faut-il rester chez soi et ne rien faire ? Ou se lever de son canap’ et avoir le sentiment de faire quelque chose ?

Je le conçois, rien n’est plus démoralisant et démobilisant que la succession de farces et d’affaires éclatées au grand jour : conflits d’intérêt, fausses factures, les Ripoux sont de retour. Tout y passe et n’importe quoi, des souliers d’Aquilino Morelle à l’interdiction des décolletés de Madame Royal. On ne sait plus ce qui relève du vrai du faux. Fantasme oblige, tous les rêves sont possibles pour flinguer un peu plus ce qui reste de crédibilité aux derniers hommes (et femmes) politiques. Pessimiste, j’aimerai vous dire que oui on est foutu, c’est la m****. Je vais me forcer à faire un peu d’optimisme, pas comme nos politiciens qui nous culpabilisent alors qu’ils sont incapables non seulement de porter une vision mais aussi de recréer de l’élan parmi les concitoyens. Alors voici les paroles du sage :

Pendant que tu te grattes les burnes en pensant que ta vie est merdique (et tu as bien raison) et que ces connards de politiques sont des bons à rien (alors que toi… tu fais que dalle aussi), y’a des gars qui se battent à la kalachnikov et au cocktail molotov en Ukraine, en Turquie et en Syrie. Et contrairement à ce que tu penses, tu n’es pas le nombril de l’univers, mais ces gars-là te regardent et se disent que ça serait pas mal de vivre dans un pays de paix et de démocratie où les seuls problèmes nationaux se résument à des souliers trop cirés et des jupes trop courtes. Donc vas voter et fais pas chier.

 

Cordialement,
monsieurpapillon

monsieurpapillon est un peu à cran ces derniers temps
monsieurpapillon est un peu à cran ces derniers temps

 

Roh la barbe !

C’est après un suspense terrible de plus de 2 heures de direct entre chants slaves des années 60 et pop bizarre des années 2000 qu’une femme à barbe, la désormais célèbre Conchita Wurst, remporte l’EuroVision cette année.

Conchita Wurst
Conchita Wurst

Message d’espoir et monstre de foire

La pilosité est devenue synonyme d’espérance. Les gays, les lesbiennes, les travestis, chantonnent l’hymne à la tolérance ! Grande victoire européenne. A défaut de nous intéresser aux élections, nous préférons largement voter pour un homme déguisé en lady qui chante.

Le hic, c’est que l’EuroVision est devenue la tribune des freaks. Rien ne dit que les gays se satisfassent de cette notoriété quand elle se veut plus stigmatisante. La haine envers l’autre, celui qui est différent, n’appartient pas au passé, et on se fait encore casser la gueule dans certains quartiers quand on est un peu trop efféminé.

Société du spectacle et décadence

La télévision a ce pouvoir dingue de mettre sur le devant de la scène des talents dirons-nous particuliers. Et c’est à se demander parfois si le téléspectateur ne recherche pas exclusivement la « perle rare », à savoir celui qui sort de l’ordinaire. Pourquoi le succès de Conchita me fait étrangement penser à celui de Susan Boyle… Alors après tout, est-ce que c’est grave docteur ? Pas forcément, car la télé donne à voir des sujets et des figures d’exemplarité qui diffèrent des stéréotypes habituels. Mais Conchita n’est-elle pas un parfait stéréotype du « travelo » ?

L’Europe des communautarismes ou les hipsters font la gueule

L’Europe de l’EuroVision est un formidable miroir de ce qu’est réellement l’Europe. L’Europe n’est pas tant ce tout fédérateur où une société serait unie autour de valeurs communes, qu’une guerre des nations et des communautés pour faire entendre désespérément leur voix dans une superstructure qui ne répond pas à leurs aspirations. La femme à barbe est l’ultime tentative de nous, Européens, de montrer nos dents et nos muscles face à une mondialisation qui avance inéluctablement et nous réduit à de simples petits pions sans importance. Quand la résistance ne tient qu’à un poil…